"J'écris peut-être parce qu'on n'avait plus rien à se dire." Le père d'Annie Ernaux est mort l'année où elle a été reçue au CAPES de lettres modernes. Ancien garçon de ferme, puis ouvrier, il tenait un café-épicerie à l'écart du centre dans une petite ville de Normandie. Plusieurs années après, habitée par un sentiment de trahison, elle entreprend le récit de cette vie "soumise à la nécessité". En même temps, elle décrit ce monde dans lequel elle a grandi, un monde "où tout coûte cher", où l'on ne discute pas de livres ni de films, mettant au jour, sans misérabilisme, son héritage culturel auquel elle avait peu à peu tourné le dos.