Chaque année, le baron des Ravots réunit ses amis chasseurs pour le passage de la « reine des gibiers », la bécasse. Tous les soirs, un des convives est désigné pour conter une histoire. À l’instar du Décaméron, dont Maupassant emprunte le modèle, les Contes de la Bécasse (1883) sont souvent des histoires railleuses et grivoises. Mais on y décèle aussi une ironie noire et inquiétante. Teinté d’un pessimisme profond, le rire de Maupassant se fait sardonique et grimaçant. Les atrocités de la guerre de 1870 hantent bien des récits. Au fil des nouvelles, l’écriture est poussée à sa limite, afin de sonder l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus noble et de plus cruel.